Campagne sur la crise écologique — Phase de négociation
Des associations étudiantes de la province entrent en phase de négociation pour l’instauration d’une campagne sur la crise écologique. Les membres de l’AFESPED pourront prendre position sur cette négociation lors de l’assemblée générale du 3 février 2021.
Cette proposition de négociation interassociative constitue la troisième proposition sur une campagne étudiante qui est annoncée aux membres en 2021. L’assemblée générale sera également invitée à discuter de ces quatre propositions qui sont en négociation avec d’autres associations étudiantes de la province :
– Campagne sur la crise écologique ;
– Campagne sur l’avenir de l’éducation et du mouvement étudiant ;
– Campagne en solidarité avec les étudiant-e-s provenant de l’international ;
– Proposition pour le définancement de la police.
Concernant le campagne sur la crise écologique, la proposition suivante sera faite lors de l’assemblée générale :
Proposition au point “2.3 Crise écologique” de l’AG du 3 février 2021
Considérant les discussions entre diverses associations étudiantes à travers le soi-disant Québec pour la formation d’une campagne de grève sur la crise écologique et une proposition visant l’opposition au plan pour une économie verte du Gouvernement du Québec, au projet GNL Québec d’Énergie Saguenay et au projet Laurentia du Port de Québec ;
Considérant que ces discussions visent à créer deux propositions communes entre les associations étudiantes dans le respect de leur autonomie et de leur démocratie interne ;
Considérant que l’AFESPED a déjà un mandat, adopté le 13 novembre 2019, contre l’entreprise écran GNL Québec, son entreprise Gazoduq et son projet Énergie Saguenay;
QUE l’AFESPED, dans le cadre des négociations interassociatives visant la formation d’une proposition de campagne de réflexions sur la crise écologique, telle qu’annexée ci-dessous (Annexe 1), promeut la proposition modifiées ci-dessous ;
QUE l’AFESPED, dans le cadre des négociations interassociatives visant la formation d’une proposition d’une campagne de grève sur la crise écologique, telle qu’annexée ci-dessous (Annexe 2), promeut la proposition modifiée ci-dessous ;
Que l’AFESPED fasse preuve d’une flexibilité dans la négociation dans la mesure qu’elle ne vienne pas contredire l’esprit de la présente proposition ;
Lorsqu’une entente sur ladite proposition commune est convenue entre les diverses associations étudiantes, que l’AFESPED, en assemblée générale, se saisisse de la proposition en vue de son adoption ou de son rejet.
Annexe 1 : Proposition de réflexions sur la crise écologique
*** Les éléments soulignés sont ceux que l’AFESPED a déjà adoptés le 25 septembre 2019 et le 13 novembre 2019. Les éléments en gras sont des ajouts à la proposition originale rédigée par d’autres associations étudiantes. Les éléments barrés sont des retraits à la proposition originale rédigée par d’autres associations étudiantes.***
Considérant que la crise climatique actuelle constitue une menace sans précédent pour l’avenir de l’humanité;
Considérant que la sixième extinction de masse est en cours, que des douzaines d’espèces sont en voie d’extinction chaque jour ;
Considérant que d’ici 2100, un nombre important de pays (Inde, Bangladesh, Chine, Qatar, etc.) deviendront partiellement ou totalement invivables dû à la hausse du niveau des mers ou à l’augmentation des températures (pouvant atteindre à certains endroits 77°C) ;
Considérant que le « Plan pour une économie verte » du Gouvernement du Québec, tel que révélé en novembre 2020, ne permettra aucunement d’enrailler la participation de la province à la destruction massive de l’environnement, ni même d’atteindre la moitié de la cible québécoise de réduction de CO2 établie par l’Accord de Paris sur le climat ;
Considérant l’inaction des gouvernements, incapables de parvenir à un accord limitant la hausse des températures moyennes sous la barre des deux degrés;
Considérant que l’inaction politique en matière de changements climatiques ne se traduit pas uniquement en nombre d’espèces en voie de disparition ou d’écosystèmes contaminés, mais qu’elle se matérialise en millions de morts (sept millions causée par la pollution de l’air, chaque année selon l’OMS), nous parlons bien aujourd’hui d’un véritable génocide climatique se déroulant sous nos yeux ;
Considérant que l’industrie et les entreprises privées s’enrichissent de la crise dont elles sont les principales responsables;
Considérant qu’une centaine de multinationales seraient responsables d’environ 70 % des émissions de gaz à effet de serre imputables à l’activité humaine entre 1988 et 2015 selon l’organisation Carbon Disclosure Project ;
Considérant que le projet GNL comporte un pipeline de 782 kilomètres de long de l’Abitibi au Saguenay, une usine de liquéfaction du gaz naturel à l’embouchure de Saguenay et des méthaniers de 300 mètres de long pour transporter le gaz à l’international;
Considérant que le projet GNL générerait 46 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui correspond aux émissions de GES de 10 millions de voitures et qu’il doublerait le trafic maritime dans le Fjord du Saguenay;
Considérant que que le Projet Laurentia constitue le prolongement par l’Administration portuaire de Québec de la ligne du quai actuel de 610 mètres pour exploiter un terminal en eau profonde réservé à de la marchandise diverse conteneurisée ;
Considérant que l’Agence d’évaluation d’impact du Canada a conclut que le projet Laurentia entraînerait des effets environnementaux résiduels négatifs importants directs et cumulatifs sur le poisson et son habitat, la qualité de l’air, la santé humaine et l’usage courant des terres et des ressources à des fins traditionnelles ;
Considérant la nécessité de s’organiser collectivement contre le désastre imminent;
Considérant que les membres des premières nations sont les premier-ère-s défenseur-euse-s de la terre;
Considérant la nécessité d’enrayer le fonctionnement du système économique et social qui détruit la terre;
Que l’ASSOCIATION se positionne contre le plan pour une économie verte de la CAQ dénonce la médiocrité du « Plan pour une économie verte » du Gouvernement du Québec ;
Que l’ASSOCIATION exige la mise en place d’un plan gouvernemental en matière d’environnement s’appuyant entre autres sur la Feuille de route QcZEN du Front Commun pour la Transition Énergétique et prenant en compte les dimensions multiples de la crise écologique.
Que l’ASSOCIATION offre son support aux luttes de décolonisation des territoires en cours et diffuse largement l’information les concernant ;
Que l’ASSOCIATION prenne résolument position contre le projet GNL Québec d’Énergie Saguenay ; se positionne contre l’entreprise écran GNL Québec, son entreprise Gazoduq et son projet Énergie Saguenay;
Que l’ASSOCIATION prenne résolument position contre le projet Laurentia du Port de Québec ;
Que l’ASSOCIATION se positionne contre tout nouveau projet d’extraction gazier ou pétrolier qui prendraient place au Québec et demande donc un moratoire sur ceux-ci ;
Que l’ASSOCIATION prenne tous les moyens à sa disposition pour lutter contre les désastres écologiques.
Annexe 2 : Proposition sur une campagne de grève sur la crise écologique
Considérant l’efficacité historique de la grève comme moyen d’action qui a permis, notamment l’accès pour (presque) toustes aux études supérieures et le droit de vote des femmes;
Considérant que le mouvement étudiant au soi-disant Québec détient une position privilégiée dans l’établissement d’un rapport de force commun contre les gouvernements ;
Considérant la capacité de la grève à bloquer les flux économiques qui détruisent la terre;
Considérant que la police protège le capital et l’industrie, leur permettant de détruire les écosystème impunément;
Considérant que les désastres climatiques toucheront disproportionnent les personnes des communautés noires, autochtones et racisées, les populations du sud global, les femmes, les personnes LGBTQ+ de la diversité sexuelle ou de genre et toutes les personnes vivant des oppressions systémiques ;
Considérant le momentum politique qu’avait accumulé la campagne de grève préparée pour l’hiver 2020;
Considérant la possibilité de se rencontrer virtuellement pour réfléchir et planifier nos modes d’organisation, méthodes de mobilisations et actions futures;
Que l’ASSOCIATION s’engage à participer, dès la session d’hiver 2021, à la réflexion sur les possibilités d’organisation conjointe entre des organisations externes et les associations étudiantes concernant la lutte à la crise écologique ;
Que l’ASSOCIATION s’engage à collaborer, dès la session d’automne 2021, avec les différentes associations et groupes prêts à contribuer à l’élaboration d’une campagne de grève de mobilisation pour l’hiver 2022;
Que l’ASSOCIATION offre une contribution financière à la hauteur de ses moyens à la campagne de lutte contre la crise écologique;
Que l’ASSOCIATION s’assure que toute campagne écologique soit menée dans une perspective intersectionnelle et abolitionniste.