Proposition pour le définancement de la police

À l’invitation d’autres associations étudiantes, les membres de l’AFESPED pourront s’emparer de la propositions ci-dessous en faveur du définancement de la police lors de son assemblée générale du 3 février.

Proposition au point “2.4. Définancement de la police” de l’AG du 3 février 2021

Considérant que la police fait du mal d’une façon disproportionnée aux gens marginalisés, incluant, sans s’y limiter, les communautés autochtones, noires et racisées, les travailleur-euse-s du sexe, les personnes de la diversité sexuelle et de genre, les femmes, les gens en situation de handicap, les gens en situation d’itinérance, les gens avec des maladies mentales, et les gens sans-papiers ; 

Considérant que le racisme et la discrimination systémique existent au sein des institutions policières, même si ces institutions nient ce fait ; 

Considérant que la police fait appliquer des lois discriminatoires, ce qui renforce la marginalisation sociale ; 

Considérant que les jeunes sont touché-e-s d’une façon disproportionnée par la police ;

Considérant que la police utilise de la violence contre des civils sans armes, particulièrement les travailleur-euse-s du sexe, les gens en situation d’itinérance, les manifestant-e-s, et les personnes en situation de crise mentale ;

Considérant que la police fait du profilage racial contre les communautés autochtones, noires et racisées ;

Considérant que plusieurs soi-disant crimes sont le résultat de la marginalisation sociale et le manque de services sociaux adéquats ;

Considérant que la police surveille d’une façon disproportionnée des gens marginalisés, qui sont détenus, arrêtés, et reconnus coupables à un taux plus haut que les gens riches et privilégiés pour les mêmes crimes ;

Considérant que l’institution de la police a contribué à la destruction des modèles de justice, de l’intégration sociale, et de la résolution de conflit des peuples autochtones ;

Considérant que ces facteurs mentionnés ci-dessus mènent à la surreprésentation des gens marginalisés dans le système de justice pénale ;

Considérant que la police n’est pas formée à la désescalade et apporte plutôt des armes aux situations précaires ;

Considérant que les services de police collaborent avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour vérifier le statut migratoire des résidents au Québec, ce qui limite la possibilité des gens sans-papiers à participer dans la société et à accéder à des services sociaux ;

Considérant que la Ville de Montréal est devenue une ville sanctuaire en 2017, ce qui permet à la ville d’octroyer aux personnes sans-papiers un accès complet aux services municipaux, en dépit de leur statut migratoire ;

Considérant que les interventions policières ne répondent pas aux causes de la marginalisation et à l’instabilité sociale, mais plutôt punie les gens marginalisés exacerbant la marginalisation ;

Considérant que ni la représentation équitable des gens marginalisés dans les services de police ni davantage de formation de sensibilisation raciale ne peuvent répondre aux problèmes de discrimination systémique et violence dans la police ;

Considérant que la police, pour les raisons déjà mentionnées, échoue systématiquement comme institution de sécurité publique ;

Considérant qu’assurer la sécurité publique réclame le retrait de la police et de la criminalisation, en faveur des services sans armes qui répondre à la marginalisation sociale ;

Que l’Association se positionne en faveur du définancement des services de police et de l’ensemble des institutions de surveillance, de maintien de l’ordre et de punition ;

Que l’Association appuie la répartition de ces fonds, voire davantage, aux services non armés vers le remplacement permanent de la police par des institutions alternatives de sécurité publique ;

Que l’Association se positionne en faveur du désarmement et de la démilitarisation de la police ;

Que l’Association se positionne en faveur de la création et du financement public des équipes de service non armées et externes à la police pour répondre aux crises reliées à la santé mentale et à l’utilisation de drogue, aux infractions de la circulation, à la violence sexuelle, aux infractions juvéniles et aux cas de personnes disparues ;

Que l’Association se positionne en faveur du retrait permanent de la police des programmes scolaires et sportifs, de l’arrêt des patrouilles de police dans les parcs publics, dans les événements communautaires et dans les autres espaces typiques de rassemblement de jeunes ;

Que l’Association se positionne en faveur de la décriminalisation de toutes les drogues, ainsi que du travail du sexe ;

Que l’Association se positionne en faveur de la dévolution des services de police aux communautés autochtones aux modèles de justice et d’intégration autochtone ;

Que l’Association réclame la fin de collaboration entre les services de police et les agent-e-s de l’Agence de service frontalier du Canada ;

Que l’Association s’oppose à toute augmentation du budget des services de police et de toutes autres institutions de surveillance, de maintien de l’ordre et de punition ;

Que l’Association soutienne des campagnes locales qui s’alignent sur ces résolutions ;

Que l’Association encourage ses membres à participer aux manifestations et activités de mobilisation contre la brutalité policière et/ou pour l’abolition ou le définancement des institutions de surveillance, de maintien de l’ordre et de punition.